Chapitre 11
Ben ouvrit lentement les yeux. Tout tremblait autour de lui. Des tâches de couleur l'entouraient, brouillaient sa vision, l’aveuglant même par moments. Il essaya de bouger. Sans succès. Il était si fatigué... Tellement fatigué... Il laissa un grognement échapper de sa bouche, ce qui eut pour effet de faire apparaître de nouvelles tâches de couleur et s’élever une voix familière... Beaucoup trop fort... Arg, il avait mal partout, tout était si trouble, tout était...
« BEN ! BEN ! Il se réveille !! »
La voix était devenue claire. C'était... Amelle...? Elle allait bien, alors ? Il secoua la tête doucement, et vit les traits du visage de sa cousine se dessiner. Elle pleurait, criait, mais de joie. Elle l'enlaçait si fort qu'il sentait sa poitrine s'écraser sous sa force. Il ne comprenait pas... Mais que s'était-il passé, au juste...? À côté de lui, il entendit une autre voix féminine grogner et demander à Amelle d'arrêter de hurler. Elle s’arrêta immédiatement, libérant Ben de son étreinte en le laissant doucement retomber sur son matelas.
Tout devenait progressivement plus net. Les contours d’une pièce aux murs blancs se dessinaient peu à peu. Des machines qui surveillaient son coeur, une tenue trop claire, le lit... Oui, il était sans aucun doute dans un hôpital. Ben essaya de se redresser, mais sa cousine l'arrêta à mi-chemin, lui intimant de ne pas le faire. Selon elle, il avait été gravement blessé lors de la rencontre avec le membre de la Corporation. Heureusement, elle avait pu l'emmener à l'hôpital avant qu’il ne soit trop tard. Et suite à son opération, il allait aller beaucoup mieux. Elle souriait. Il se sentait rassuré.
« - Mais... Qu'est-ce... Comment est-ce que tu as réussi à...?
-Une longue histoire... Luka était partie, je crois,mais un de ses collègues humains est arrivé, lourdement armé, sans doute pour nettoyer les preuves. Je me suis enfuie et cachée dans le labyrinthe du sous-sol quand il a commencé à me poursuivre. Mais lorsque tu es apparu, je suis sortie, et il nous a tiré dessus…Tes Pokemons étaient furieux. Ils l’ont pris à revers, et l'ont blessé à son tour ; il a pris la fuite. Et je t'ai ramené à l'hôpital. Je n’ai pas eu le choix. C'était ça ou...
- Tu as bien fait. »
Elle se tut, surprise. Son cousin, qui jusque là avait toujours refusé qu'ils aillent voir toute forme d'autorité gouvernementale, était à présent... D'accord avec elle ? Sur ce choix qui était extrêmement hasardeux et dangereux au final, car n'importe quel membre infiltré dans cet établissement pourrait facilement les retrouver et les tuer ? Elle s'apprêta à lui répondre, mais il la doubla de peu, répondant d'une voix calme, légèrement ralentie par les anesthésiants :
« On n'y arrivera pas seuls. Il nous faut de l'aide.
- Mais... Tu avais dit...
- Qu'on ne pouvait faire confiance qu'à nous même ? Oui, je sais, mais j'ai eu tort. Ils sont nombreux et organisés, nous sommes éparpillés et trop peu. Les derniers évènements me l'ont fait réaliser. Il faut qu'on forme un groupe solide et uni, et qu'on affronte cette saleté de Corporation en face...
- Tu... Tu as raison...
- Écoute. J'ai confiance en toi, Amelle, tu le sais, n'est-ce pas ? Mais on n'arrivera pas à survivre plus longtemps à deux. Voir à quatre en comptant les Pokémons. Ils sont où, d'ailleurs ?
- Dans la garderie, dehors. Ils faisaient trop de bruit pour la voisine et les infirmières ont dit que ça te dérangerait dans ton sommeil et te réveillerait inutilement, que tu avais besoin de repos...
- Tu as dormi, toi ?
- Bien plus que je ne l'aurais aimé.
- C'est bien. »
Ben les avait sur-estimés, lui et Amelle. Ils ne pouvaient pas se battre éternellement contre leur corps, contre leur instinct, contre leurs propres faiblesses. Ils n'étaient pas assez forts pour tout cela. Ils avaient besoin de soutien, d'autres personnes prêtes à les aider. Car malgré leurs illusions, leurs victoires jusque là, il était évident que s'ils continuaient ainsi, c'en serait fini d’eux. Ils avaient risqué leurs vies trop de fois. Beaucoup trop de fois...
« On nous a mis dans la même chambre parce qu'à ce qu'on m'a dit, vous avez aussi vu des hybrides. »
C'était la voisine -celle qui s'était plainte-, qui venait de parler. Elle portait deux lourds bandages autour des pieds, un sur l'oeil droit et un autre le long du bras gauche. Paisible, mais apparemment agacée de son état, elle était allongée sur le seul autre lit de la pièce, ses longs cheveux blonds étendus tout autour de sa tête, formant une sorte d'auréole dorée qui reflétait le soleil de la fin d'après-midi passant par la fenêtre.
« Amandine. Enchantée de vous rencontrer... Même si j'aurais préféré que ce soit autrement. »
Sa voix était morne, éteinte, presque. Elle fixait la fenêtre, les yeux dans le vague. Amelle répondit calmement.
« Vous... Vous avez aussi vu des hybrides ?
- Un. Il m'est apparu en rêve et ensuite, il était là pour de vrai. Un dragon. Il a tué mon fiancé ainsi que son Pokémon. Et il a failli faire de même avec moi.
- Arceus christ... C'est affreux... répondit Amelle, sous le choc.
- J'ai survécu. C'est le principal, selon les docteurs... Mais des bouts de verre ont sectionné un nerf de mon pied gauche et j'aurais probablement du mal à l'utiliser pour le restant de mes jours. Et en plus, je me suis faite renverser par un camion ! Tu parles de survivre, ça fait une semaine déjà que je suis coincée là et il n’y a eu aucune amélioration...
- Trois hybrides pour nous. Record battu, répliqua Ben sur un ton qui se voulait léger, mais qui était empreint d’amertume. Un Nidoking, un Grahyèna, et une Luxio. On dirait qu'on n'a pas rencontré les mêmes.
- Probablement pas. Je suis certaine que c'était un dragon. En tous cas, je vous félicite, vous vous en tirez mieux que moi en ayant rencontré bien plus d'hybrides...
- Le vôtre était sans doute nettement plus puissant, la réconforta Amelle. C'est pour cela.
- Non, c'est surtout parce que vous étiez deux. Moi, j'ai perdu mon partenaire, avant même de pouvoir commencer à fuir, hahah... »
Elle était devenue sarcastique, presque acerbe, mais, soudainement prise d'un soulèvement de cœur lié à sa tristesse, elle s'arrêta de rire. Elle tournait le dos aux deux cousins, mais de sa hauteur et grâce à l'angle, Amelle voyait clairement qu'elle pleurait, à présent.
« Vous... Vous pourriez fuir avec nous, suggéra cette dernière.
- Fuir ? Dans mon état ? Je n'ai même pas deux pieds en état de marche... Je vous ralentirais. Franchement, je ferais mieux de couper ces saloperies de transfusions qui me rendent progressivement le sang que j'ai perdu, au lieu de me battre alors que je sais pertinemment qu'ils reviendront et m'abattront... »
Ben la regarda et commença à rire à son tour. Elle se tourna brutalement, fronçant les sourcils, devenue furieuse suite à son hilarité soudaine. Amelle, troublée, la regarda s'écrier :
« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?!
- Non... Rien… Hahahah... C'est juste que... Vous vous plaignez... Alors que... Hahahah... C'est la même chose pour nous... Hahahaha... Au final...
- Vous, au moins, vous n'avez perdu personne !
- C'est faux, répliqua froidement Amelle. Parfaitement faux. »
Comprenant qu'elle venait de toucher un point sensible, Amandine fit de nouveau volte-face et arrêta ici la conversation. Amelle, soudainement balayée par ses souvenirs alors qu'elle était si heureuse, il y a quelques minutes, du réveil de Ben, se laissa retomber sur son siège. Une fois que son cousin eut terminé de rire, il n'y eut plus que le silence dans la pièce, et rien d'autre. Juste le silence. Il était oppressant, presque assourdissant. Mais quelques coups discrets frappés à la porte de la chambre suffirent à le briser.
« Matt Nawast. Puis-je entrer ? »
Amelle se leva et alla ouvrir la porte d'un pas tranquille. Elle détailla la personne flanquée d’un Cacturne de haut en bas, la jaugeant presque.
« Qui êtes-vous ?
- Chef de la Sécurité Régionale. Je viens vous interroger sur la Corporation.
- Désolée, mais Ben vient tout juste de se réve-
- Cela ne peut pas attendre.
- Bien, alors... Entrez, faites comme chez vous. »
Le chef de la police ne se gêna pas et s’exécuta. Amandine leva les yeux jusqu'à lui, hésita, puis soutint son regard. Ben, quant à lui, le regarda, quelque peu suspicieux. Après tout, rien ne prouvait qu'il disait la vérité. Mais ce n’était pas comme s'ils avaient le choix... Matt s'avança vers eux et prit un siège, de manière à s'asseoir entre les deux lits d'hôpital.
"Bonjour. Excusez-moi de mon interruption. Matt Nawast, Responsable de la Police Régionale, membre du Conseil. Vous avez probablement entendu parler de moi.
- Oui, vaguement, avoua Amandine, lasse.
- Disons que j'avais autre chose à faire ces derniers mois, grogna Ben, peu confiant."
Amelle, voyant que les deux blessés n'étaient pas vraiment coopératifs, se lança d'une voix timide :
"Je vous connais... Vous avez été élu car vous deviez retrouver les victimes des enlèvements, c'est ça ?
- Les gens voulaient du "sang neuf" pour organiser la défense de Sinnoh, en effet. Ils voulaient que je change tout le gouvernement du point de vue de la sécurité afin de chasser les éventuels infiltrés... Mais rien n'y a fait. On en est au même point actuellement. C'est pour cela que je viens vous voir.
- Vous... Vous voulez quoi, exactement ? demanda Ben.
- Je vous propose la protection nationale. Les informations qu'Amelle et Amandine ont données sont remontées très vite jusqu'au Conseil. Vous êtes dès à présent des témoins d'actes terroristes et pour ces raisons, allez être conduits jusqu'à l'Île Victoire, dans une résidence de haute-sécurité. Tout ce que vous pourrez nous apprendre sera utile, et vous avez beaucoup à raconter, à ce qu’on ma dit."
Il y eut un long silence. Amandine répondit en première.
"J'accepte. Sans conditions, à part celle que vous faisiez de votre mieux pour que je survive..." Et elle rajouta, à voix basse : "Et que celui qui a buté Franck paye."
La tension semblait être montée d'un cran sur cette dernière déclaration. Mais Matt, toujours serein, hocha la tête lentement. Il semblait déterminé à accomplir la volonté d'Amandine, même si cela signifiait probablement une revanche pour le moins sanglante.
"Ce sera fait. Tous ceux qui ont tué payeront."
Ben et Amelle échangèrent un regard. Tous ceux qui ont tué... Ils repensaient à Aiden... Ce monstre, qui... Les avait pris pas surprise, et qui... Comme si une sorte de lien d'empathie s'était tissé entre eux, ils étaient capables de sentir que l'un et l'autre étaient très mal à l'aise. Soudainement, Ben tourna la tête déclara :
"Vous... Vous savez tout des affaires de toute la région, n'est-ce pas...?
- Oui... Pourquoi ?
- Avez-vous eu des rapports concernant un certain Ryan ?"
Il y eut un silence. Matt fronça les sourcils.
"On a retrouvé son cadavre transpercé et électrocuté en bordure de Vestigion, le même jour que vous. Vous... Le connaissiez ?
- Merde... Le gamin a n’a pas survécu... Et c'est de ma faute..."
Ben se frotta le visage, se sentant cruellement coupable. S'il n'avait pas fui, peut-être que Ryan serait encore en vie. Quelles souffrances avait-il dû traverser avant qu'on ne mette fin à sa vie ? Il n'osait pas imaginer ce qui se serait passé s'il avait essayé de le défendre... Il avait préféré être égoïste plutôt que l'aider, et maintenant, Ryan était mort. Tout était de la faute de Ben. Il l'avait indirectement conduit à être assassiné.
"Bon, je vois que vous avez beaucoup de choses à dire, bien plus que je ne l'avais espéré... Alors, on fait ça ?
- On fait ça quoi ? Si je vous suis ? De toute manière, on n'a pas trop le choix... Mais c'est à Amelle de décider."
La demoiselle sursauta à l'énonciation de son prénom. Après avoir pensé à Aiden, elle était tombée dans une profonde réflexion.
"Je... Je vous suis. Si Ben pense que c'est la meilleure chose à faire, alors… Allons-y.
- Bien, alors, marché conclu."
Il se leva et se dirigea vers la porte à pas lents. Les autres personnes présentes dans la pièce le regardèrent partir, mais Amandine l'arrêta.
"Vous allez partir ? Juste comme ça ?
- Oui. Il faut faire les préparatifs et la paperasse pour votre départ.
- Attendez... J'ai... Quelque chose à vous demander... J’ai beau retourner ce problème dans tous les sens, je ne comprends pas..."
Il fit volte-face et la regarda, perplexe.
"Qu'est-ce donc ?
- J'ai fait un rêve, cette nuit-là... Il... Était très étrange et déstabilisant. Il y avait des éléments de ce rêve... Qui sont devenus réels. Ce n’'était pas normal. J'ai rêvé que Franck avait été tué, découpé en deux ; c'était le cas. J'ai rêvé qu'un monstre-lézard m'attaquait ; c'est devenu vrai. Que je tomberais dans les escaliers ; ça a failli l'être. Qu'est-ce que ça veut dire ?"
Il la fixa longuement, puis croisa les bras. Il semblait plongé dans une très profonde réflexion. Soudain, il posa une question.
"Vous avez des Pokémons Psys ?
- Pas un seul, évidemment...
- Quelqu'un vous a aidé.
- Pardon ?
- Quelqu'un a voulu vous prévenir et il l'a fait au travers d'un rêve. Un Pokémon Psy extérieur qui savait ce qui allait se passer.
- Je... Je ne comprends pas, les Pokémons Psys ne sont-ils pas interdits à Sinnoh ?
- Si, évidemment. Et c'est justement là que se trouve le problème. Si un type de Pokémon interdit vous a prévenu, cela veut dire qu'il s'agit probablement d'un Pokémon sauvage, ou d'un hors-la-loi... Et qui saurait mieux que personne ce qui pourrait se passer, à part un Pokémon Psy travaillant pour la Corporation ?
- Oh..."
Amandine tourna la tête lentement. Elle semblait ne plus vouloir continuer la discussion. Il y eut un long silence, et une fois de plus, Matt fit volte-face avant de sortir. Quelques minutes après son départ, Amelle quitta sa paralysie et prit son siège, pour s'asseoir à côté de Ben. Elle se pencha et posa ses bras sur lui, fatiguée et lasse.
"C'était une bonne idée. Tu en es sûr ?
- Je ne suis plus sûr de rien. De toute manière, on n'a pas le choix."
Amelle s'endormit paisiblement sur Ben. Elle ignorait combien de temps elle dormit, mais ce qui était sûr, c'était qu'à son réveil, le soleil se couchait. Elle se redressa et s'étira, regardant tout autour d'elle. Ben s'était aussi assoupi, de même qu'Amandine. Ils devaient vraiment être épuisés. Elle se redressa et décida d'aller à la machine à café afin de boire quelque chose pour se réchauffer un peu Après une sieste, c'était un excellent moyen de se revigorer.
Elle quitta la pièce à petits pas, fermant la porte avec soin pour ne pas les réveiller ; quand elle fut dans les couloirs, la présence rassurante de gardes Pokémons et d'infirmiers prêts à aider s'il y avait un problème lui permit de respirer un peu. L'hôpital, c'était son monde à elle. Bien que ce soit un peu stéréotypé, la demoiselle s'était tournée vers la voie de la médecine, la médecine Pokémon pour être plus précise. C'était un domaine difficile et réservé à de grands esprits.
Les Pokémons étaient des créatures dangereuses, et leurs combats, souvent violents. Il n'était pas rare qu'on reçoive un Pokémon avec un oeil crevé ou avec les tripes dehors dans les cliniques. Les combats à mort étaient interdits à Sinnoh, mais bien sûr, il existait toujours des hors-la-loi... Et à chaque fois, d'innocentes créatures s'entre-déchiraient et c'étaient eux qui devaient réparer les pots cassés. C'était terrible. Amelle avait même entendu parler de combats entre Pokémons et humains...
Mais pourtant, malgré le fait que ce soit un métier éprouvant, difficile et nécessitant de grandes études, la demoiselle avait décidé que ce serait son avenir. Elle n'était pas très brillante en études, bien au contraire, elle n'avait qu'un permis de possession de niveau 1 ; mais c'était son rêve et elle ferait tout pour l'accomplir. Enfin, elle aurait tout fait. Maintenant, c'était fini. Voilà bien des mois qu'elle ne suivait plus les cours.
Elle arriva devant la machine à café et commanda un expresso. Sortant ses maigres économies afin que le mécanisme en face d elle les avale, elle soupira. Elle ne devrait pas faire ça. Mais cela faisait si longtemps qu'elle n'en avait pas bu un qu'elle en avait oublié le goût. Elle posa ses mains refroidies par l'atmosphère glacée de l'hôpital sur le gobelet de plastique et le porta à ses lèvres. Elle le repoussa avec un petit couinement. Elle s'était brûlée la langue. Trop chaud.
Amelle alla s'asseoir sur un siège qui donnait sur la grande ville d'Unionpolis. De là où elle était, on voyait absolument toute la zone commerciale. C'était impressionnant. Unionpolis était une ville majoritairement touristique et commerciale, regroupant d'importants monuments et des boutiques de luxe à n'en plus vouloir. C'était le cœur même des entreprises les plus riches, si on oubliait bien évidemment la cité d'Illumis à Kalos.
Elle patienta quelques minutes avant de reprendre une nouvelle gorgée de café. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien. Et en sécurité. Une lumière d'espoir brillait à l'horizon, quelque peu vacillante, certes, mais elle grandissait. Amelle avait maintenant la volonté de survivre. Elle savait qu'ils y arriveraient. Ils n'avaient pas le choix, après tout, non ? Grâce à Matt, au gouvernement, à tous ces gens qui allaient les aider, ils s'en sortiraient. Il ne pouvait pas en être autrement.
Soudain, quelqu'un s'assit à côté d'elle. C'était un homme d'une quarantaine d'années, aux yeux vairons, avec une longue écharpe mauve, des cheveux noirs et mi-longs, un teint très pâle, et des vêtements pour le moins... Sombres. Amelle le regarda en souriant, nullement inquiétée par son aspect qu'on aurait pu juger étrange, et baissa les yeux jusqu'à ses mains. Il portait des gants de chirurgien noirs et avait une enveloppe dans la main droite.
"Amelle, c'est bien ça ?
- Oui. Vous êtes de l'hôpital ?
- Pas vraiment. On m'a cependant demandé de vous remettre ceci."
Il lui tendit l'enveloppe, qu'elle prit et posa sur ses genoux. Elle le regarda quelques instants, perplexe.
"Qu'est-ce qu'elle contient, au juste ?
- Je ne sais pas. On m'a juste demandé de vous la donner."
Une enveloppe... Cela ne pouvait rien contenir de dangereux, après tout. Et... Elle était curieuse de savoir ce qu'elle pouvait contenir. Elle vit l'homme se lever et commencer à partir, mais ne l'arrêta pas. Elle resta là de longues minutes, dans la lumière du crépuscule, une main posée sur la lettre et une autre tenant son café qu'elle buvait à petites gorgées. Calmement, elle posa le gobelet sur le siège à côté d'elle et observa de plus près ce qu'on lui avait donné.
C'était une enveloppe grise. Signée d'une cloche sur le rabat, et à l'arrière, un motif de faux était dessiné. Pas de destinataire, pas d'envoyeur, rien. Elle n'osait pas trop se poser de questions ou aller rattraper cet homme, qui, somme toute, n'était qu'un messager. Elle décacheta la lettre et en sortit le contenant : une feuille de papier rose. Dessus était inscrite une phrase de cinq mots, dont deux noms.
"Matt et Ben vont mourir."
Commentaires (2)

- 1. | Dim 21 Fév 2016

- 2. | Sam 13 Fév 2016
Alors je vais te frapper.
Je me disais "le 11 sera la suite du 10 et--" ET NON. On retourne en arrière et je vais te frapper è_é
La fin est ... Je ne sais pas comment le décrire. Tu es là, en moment "calme" avec Amelle et voilà qu'elle reçoit cette enveloppe. Tsssss. Tu ne voudrais pas laisser tes perso tranquilles, de temps en temps ? ;__;